Wednesday, November 18, 2009

Mouvements

L'Inde sent la rose, la merde, la sueur, la pisse, la poussiere, la terre, l'excrement, l'encens;
qui se grave dans la peau et s'enracine dans le coeur des plus fervants.
A mon arrivee, deja perdu avant d'avoir commencer, je rencontre deux allemands. L'un est venu rejoindre l'autre, qui vit la moitie de l'annee a Vrindavan, ville sainte et spirituelle, situee a une centaine de kilometres au sud de Delhi; connu pour etre le berceau de Krishna.
Ils m'offrent une place de taxi, un peu de calme ainsi qu'une douche dans leur hotel. Je les suis finalement jusqu'a Vrindavan, ou ils se rendent. Apres m'avoir offert de l'eau, de la nourriture puis un billet de train nous bondissons d'autoricksaw en ricksaw. Les couleurs et les impressions defilent trop vite, ma retine ne peut qu'effleurer cette vie qui bouillonne devant moi, sans cesse, sans fin.
Il ne me faut qu'une journee pour comprendre que l'Inde est le pays du mouvement, ou plutot de l'immobilite et du mouvement...
Je me retrouve donc assez bizarrement chez une communaute "d'exiles" allemands, ralliant le "Krishna Consciousness Movement" qui est comme j'ai pu le comprendre un mouvement religieux majoritairement repandu en Russie et quelque peu en Allemagne, certainement repertorie en tant que secte en Europe.

J'apprends egalement le premier jour qu'en Inde: "Nobody use paper".
En tant que petit europeen bien eduque , je me demande comment je vais pouvoir tenir trois mois sans papier toilettes. Prem (c'est son nom) rajoute: "Use your soap". L'experience est assez deroutante. Me torcher avec du savon? Et comment nettoyer le savon? Apres un moment de doute, je fais preuve de courage et d'un certain brin d'ingeniosite pour passer l'epreuve du savon. Mais je me projette dans le futur. Comment ferais-je sans savon?
(Pour la petite histoire, en Mongolie, ils ont des toilettes seches MAIS du papier, en Inde, ils ont de l'eau mais pas de papier...)

Le deuxieme jour nous nous rendons dans l'un des cinq milles temples que compte la ville pour y faire une visite au Gourou. Il ne m'impressione en rien et cela me laisse tres perplexe; ne trouvant rien de spirituel ni d'eleve dans ce gourou trop bien portant et affale sur son divan, telephone en main. Je m'agenou et fais courbettes comme mes compagnons. Gopal offre ensuite un collier de petales de roses au gourou qui est ensuite offert de disciples en disciples jusqu'a trouver maitre en ma personne. Je me sens un peu con.
Le parfum du collier me suit agreablement et masque les odeurs de la rue lorsque nous sortons. Cette experience me fait reflechir un maximum et je sens un certain decalage, une gene vis a vis d'eux; qui m'ont offert un toit et un couvert. Leur devotion est sans failles envers Krishna. C'est comme si; a force de regarder la lumiere d'une bougie on finit par la transpercer et finalement regarder dans le vide. La frontiere est mince entre la devotion et l'aveuglement. Cependant, je me trompais lourdement sur leurs compte. Ces allemands qui ont choisi de vivre ici, ne sont qu'une goutte dans l'ocean d'indiens qui se rendent chaque jours au temple pour prier, chanter et danser. Hari Krishna! Quel passion! Quel simplicite! quel beaute!
Je me dis que nos democraties Occidentales sont bien loin du compte... Car meme si la pollution, les detrituts rongent et souillent cette terre sacre, si empreinte de cette ferveur populaire pour ses Dieux, Temples, Ceremonies, l'Inde est un pays hospitalier. Des sourires.
Moi qui me croyais un tant soit peu stable et equilibre, ces quelques jours passes au contact de la foi, de la devotion, des vibrations, de la religion et du spirituel, mots qui ne sont pas encore denues de sens ici; ont suffit pour faire eclater en mille morceaux mes convictions. Comme d'un simple et unique revers de main, je me retrouve ballote, bouscule, desoriente, deboussole, desordonne; je ne me m'accroche pas, je me laisse aller, sans resistance dans le tourbillon indien et je me met simplement dans le sens du courant, dans le mouvement du courant.

J'ai encore tant de choses a dire. Le temps et les evenements sont aussi dense que la population. Pour etre bref, aujourdh'ui j'ai vu le Taj Mahal. Superbe. Il ne decoit pas une seconde. J'ai fais au moins 4 heures de bus pour remonter a Delhi. Demain direction le Nord pour Chandigarh. Je veux gagner les hautes montagnes sans trop tarder car je suis deja tard pour la saison.
Le cyber cafe ferme. pas le temps de relire. Desole pour les fautes.
C'est de la bombe!

No comments:

Post a Comment