Ouroboros

J'arrive donc a pokhara ou je recupere quelque affaires, prend une bonne douche bien froide et je file a Kathmandu par le bus. Meme si les routes ne sont pas pires qu'en Inde, les chauffeurs conduisent plus gentiment, ce qui fait que les trajets sont moins longs.
J'arrive a Kathmandu ou le bruit, la poussiere et l'agitation m'attendent.
J'avais oublie tout cela le temps du trek et je m'y replonge avec amertume.

Je me ballade en ville et hormis le Durbar Square qui est constitue de vieux temples, cette ville est plutot quelconque, voir sans interets.
Au fil des rues, je vois defiler sans interupptions cette masse de corps vide.
Ils deambulent sans cesse. Ont-ils un but ? Ou vont-ils ? Y a t-il encore une ame la dedans ?
Et la misere qui s'y colle, comme une sangsue.
Et les dechets qui y trainent, comme une maladie.
Meme les chiens s'y mettent et s'empoigne dans la rue.
Et ces carcasses, et ce cortege sans vie, en continu. Toute cette viande.
Mais comment peut-on vivre ici ? Comment peut-on copuler, pisser et chier derrier ces murs ?
Tout est decrepi, tout tombe et se detruit. Je suis ecoeure. L'humanite me repugne. Je chute dans ce labyrinth. Rien ne me donne envie. Et ces regards; j'ai envie de frapper celui qui me croise.
Et je veux juste m'echapper d'ici.

Peine perdu !

Le jour ou je dois partir, une greve generale se declenche. Je vais rester coincer ici 3 jours de plus, dans mon hotel miteux. Tout se gele, soudainement et il n'y a plus rien a faire.
Impossible de retirer de l'argent, impossible de trouver un resto d'ouvert.
Hormis les pharmacies, tous les volets roulants sonts clos. Aucunes voitures ne circulent, aucuns ricksaws, aucun bus, rien... Les avenues sont pietonnieres. C'est completement surrealiste. Tous les Nepalais sont dans la rue, a vagabonder, c'est comme un carnaval sans masque.
Le chaos.
Je vais m'acheter 1kg de bananes pour me nourrir mais le fait de ne manger que des fruits me donne mal au ventre. J'essaie de changer mon regime alimentaire et mange un peu dans la rue, sur le pouce. J'essaie aussi le "resto" de l'hotel qui peut comporter un risque. Vue l'hygiene de la salle de bain : un ami Joe se ballade sur la tablette du lavabo... (l'ami Joe etant ce que j'ai pu identifier ou du moins associer a un cafard) M'enfin bon ? Quoi faire ?
Le the est correct. 5 min apres avoir commander mes toasts je vois le gars revenir de l'epicerie avec du pain de mie. Mes toasts sont servis. Apres le petit dej, je vais a l'epicerie acheter du pain de mie, du beurre de cacahuete degueux et je finis de me remplir l'estomac. Mais qu'est ce que je fou ici bordel ?
Apres cela je vais au parc qui ressemble a un terrain vague et je regarde les etudiants et les gamins jouer au cricket. J'essaie de deviner les regles mais ca l'air trop compliquer. Et la greve me fais chier. Plein le cul de Kathmandu et des drapeaux communistes.

Au dernier jour de greve, ma journee est semblables aux deux dernieres, sauf que Raj, un etudiant, m'explique quelques regles au cricket et je comprend un peu mieux. En revanche, pour la greve, je comprend rien a ce qu'il m'explique...

Je reussi aussi apres 3 jours a battre mon record au jeu du serpent sur mon telephone. 2888 pts. Et je ressemble a ce serpent qui tourne en rond et qui fuit en avant. Merde. Il ne faut surtout pas oublier l'essentiel. Et je fais ma petite crise existentielle.



Aujourdh'hui, je suis repasse du cote Indien ou j'arrive a Darjeeling. Je viens de prendre un vrai chocolat chaud et une vraie petite tarte au chocolat. Et je ressens noel pour la premiere fois. Je vais aller me faire peter une bonne pizza avec les 2 australiens ! Et j'allumerai une petite bougie pour vous ce soir. (oh... comme c'est mignon...)

Joyeux Noel.
Bande de veinards, vous ne savez pas la chance qu'on a.