Saturday, February 13, 2010

The beginning

Voilà le dernier post pour tout ceux que je n'ai pas encore vu depuis que je suis rentré. Après avoir essuyé une espèce de grippe-gastro associé à une vilaine toux, je refais surface!



Dans le village près d'Udaipur, avec un "Baba-ji".
On ne le voit pas sur la photo mais il n'a qu'une seul dent!



Même si 3 mois ne suffisent pas à découvrir et comprendre l'Inde entière ils sont suffisant pour en avoir un aperçu.
Voyager seul c'est être dans l'obligation d'aller vers les autres et de se "bouger le cul", sinon on avance pas; c'est prendre de plein fouet une autre culture, et tous ces regards. Et bien sûr de connaître ce qu'étranger signifie. Hier dans le métro Parisien j'avais encore cette sensation, d'être un étranger. Mais un étranger dans mon propre pays, dans ma propre langue.
C'est d'être étranger à soi-même qui donne le vertige, de ne plus savoir à quelle terre, à quelle famille l'on appartiens et de perdre tous ses repères.

Pendant ces 3 mois je me suis souvent demandé quelle catégorie de voyageurs je rencontrais et à quelle catégorie j'appartenais. Des couples en vacances aux touristes de masse Japonais en passant par les voyageurs solo un peu extrême, tous font parti du paysage.
J'ai classé le voyageur suivant 3 catégorie:
Le Touriste:
Le touriste est une personne curieuse qui visite un endroit où il n'a a priori pas grand-chose à y faire.

Le Vagabond:
Le vagabond est une personne sans but, qui n'a plus de lieu et qui erre.

Le Voyageur:
Le voyageur est une personne qui explore son coeur dans ce lieu où tout reste à faire.

C'est qu'il a fallu se glisser dans la peau de tous ces personnages; et comme Shiva, être tour à tour créateur, destructeur, protecteur. Alors on se rend compte à quel point l'on est fragmenté, dispersé, divisé.
C'est à partir d'aujourd'hui que commence donc le vrai voyage. Il est facile de faire le tour de l'Inde. Mais faire le tour de soi demandera de défaire ses bagages et de combattre tous ces visages.



La trimurti: Le Vagabond, le Voyageur et le Touriste.



Voilà, je vous aime tous!
:)
Mathieu

Friday, January 29, 2010

Wednesday, January 27, 2010

La loi de l'Octave...

Je viens de recevoir une photo d'une americaine lorsque nous etions au Taj Mahal.
Ce sont des Indiens qui nous mattent.





Le bus me jette au milieu d'une agglomeration tentaculaire et apres une bonne heure de taxi j'arrive au centre ville de Mumbai. Je mange un bout et ma premiere initiative est d'aller m'acheter un billet de train pour me tirer vite fait d'ici. Je fais les principaux monuments dans la journee, fais une excursion a "Elephant Island" ou se regroupent des grottes et des sculptures taillees dans la roche, vraiment impressionnantes. Le soir je dors dans ma chambre liliputienne. De mon lit; si j'allonge simultanement mes 4 membres je parviens a toucher les 4 murs en meme temps. Et cela me fait bien marrer.

Deux jours apres je suis a Udaipur, la "Venise de l'Inde".
J'y visite le palais vraiment magnifique et fais un tour de bateau sur le lac, magnifique aussi.
J'ai une chambre sur le toit d'une maison avec une vue comme dans les films. Le matin par contre je me fais reveiller par la mosquee; suivent ensuite les klaxons qui vont crescendo, accompagnes par le bruit rauque des crachats, puis des cris, des discussions et des onomatopees dans la rue.

Le crachat merite quelques explications.
Tout d'abord; l'indien crache. A tout va; du tabac a chiquer, de la feuille agrementee d'epices, de l'eau ou de la salive, le crachat est tout un art.
Le plus repugnant est le bruit precedent le crachat en lui-meme qui, lorsqu'il est en suspension dans l'air, ne requiert plus une grande attention si ce n'est qu'il peut vous retomber dessus. Mais le bruit, je n'ai pas vraiment reussi a m'y faire. Il nait du fond des entrailles et remonte jusqu'a la bouche; decrivant la gamme.
Voici la decomposition suivant l'Octave:

Ra -> Do
On -> Re
An -> Mi
----------------------------------- 1er Interval
Ou -> Fa
i -> Sol
Eu -> La
K -> Si
-----------------------------------2eme Interval
Pfeu -> Do

Le premier interval correspond au passage du "An" (Mi) au "Ou" (Fa) qui doit etre le passage du crachat de l'oesophage a la gorge. C'est la premiere difficulte. Le raclement se poursuit ensuite jusqu'au "K" (Si) ou vient le deuxieme interval. Enfin le "Pfeu" (Do) correspond a la derniere etape, de l'interieur vers l'exterieur. De la bouche, le crachat est projete dans les airs. L'Octave est complete, c'est la liberation.

En accelere et pour mieux comprendre le mecanisme, voila comment cela se passe.
Un Indien marche devant vous dans la rue. Il a accumule trop de poussiere, de gaz d'echappements et autres particules non identifiees dans l'air.
Il commence donc son raclement:

rrRRRAAaaoOAAANnnooOUUIIIiiieuUK '

A ce moment, le glavio se trouve precisement dans la bouche. Pour finir l'Octave il doit maintenant le rejeter:

PfffeeuuUUU !

La liberation a eu lieu.
C'est comme ca toute la journee et parfois les bruits les plus impressionnants sont ceux des femmes. C'est vraiment degeux.

Bon, sinon, j'ai aussi pris des cours de peintures miniatures, je suis alle dans un village pour aider un allemand a faire des photos de familles indiennes, je me suis offert un massage et je me suis aussi fait couper les cheveux. Cela faisait plus d'un an tout de meme. Et puis il faut que je sois presentable car dans moins d'une semaine l'histoire se termine.

Thursday, January 21, 2010

GOA

Goa est le plus petit des etats indiens; ancienne terre portugaise, prise d'assault par les touristes Britanniques, et surtout Russes. J'arrive a Arambol ou tout est traduit en Syrillique et ou mon oreille saisit cet accent qui me rappel d'autres souvenirs.
Donc, Goa est une reserve naturelle de blancs en tous genre, enfin.. genre hippie quoi. Il y a aussi quelques familles, des copains en vacances, des indiens, des bedaines bien portantes et des bikinis. Un melange de cote landaise et de cote d'azur. Je me sens ici comme un "non-evenement", noye dans la masse. On nage en pleine science fiction ! C'est etrange mais j'oublie bien vite tout ca apres quelques parties de foot acharnees sur la plage.
Le matin je me reveille dans ma petite hutte, a 56 pas des premieres vagues*, les pieds en compote et je vais prendre mon petit dej' avec vue sur la mer. Je lezarde sur la plage, observe les crabes et les filles et j'attrape un coup de soleil dans le dos. Je repete ce programme qui me satisfait les jours suivants. (*a maree haute je suis a 30 pas des premieres vagues)

Un jour, mes voisins Suedois, portes par l'alcool et le tabac veulent m'accompagner et me guider dans la jungle toute proche, jusqu'a un arbre sacre (un banian: qui a des racines aeriennes et qui se propagent un peu partout) ou un viel homme garde le lieu. On lui apporte des fruits et l'on peut rester la un bon moment a bavarder, se relaxer, jouer de la musique ou fumer un gros petard.
L'endroit est sympa. Le chemin qui y mene passe devant 2 ou 3 termitieres et les suedois me disent que des cobras y vivent ! Ils s'y installent, chassent les termites et y demeurent a raison. J'apprend aussi plus bas que de l'argile issu du "sweet lake" (un lac d'eau douce proche de la mer) est benefique pour la peau. Je m'y applique avec soin. Le resultat est assez drole. 15 min plus tard et la peau toute dure, je vais faire trempette dans l'Ocean.
Le meme jour, Bollywood s'installe aussi sur la plage...Cette fois je reste hors cadre. Voici la scene: une equipe de basket s'entraine sur des flotteurs au milieu du lac a marquer des paniers, sur le panneau rester sur la berge... Non mais vraiment...

Voila un apercu de Goa et de ses magasins de souvenirs; de ses T-Shirts arborant Bob Marley, Popeye, Obama, Gandhi, Hendrix, Che Guevara et autre super-heros, ses tatoos, ses piercings, dreadlocks; hey friend ! Need something ? Smoke ?

Et je suis parmis tout ca, avec mon pantalon "Ali-Baba" orange...

Hereusement que la plage, les vagues et le soleil font oublier tout ca.
Et l'Horizon de la mer d'Oman, ouvert partout et qui transforme ses couleurs a mesure que le soleil s'enfonce vers cette ligne au lointain, qui renvoie reflexion mais qui aussi aspire le regard, ce regard qu'il faut constamment combattre: le regard dans le vide.



Ce soir je pars pour Mumbai la Gigantesque. Apres avoir vu pas mal de truc je m'attends au meilleur comme au pire. Bombay, un concentre d'Inde a ce qu'il parait...

Sunday, January 17, 2010

Reglement / Ruines / Cocotiers

Apres Mysore et son palais magnifique, je me rends via un bus de nuit a Hampi. Comme d'habitude, la route etait completement defoncee, le bus degligue, sans siege inclinable, avec des vibrations incroyables.. Et nous avons roule toute la nuit avec la porte du bus ouverte, histoire qu'il y ai juste un petit courant d'air desagreable. J'avais pourtant bien anticipe et respecte les quelques regles de bases avant de prendre le bus, a savoir:

1/ Ne JAMAIS prendre le bus quand on est malade.

2/ Ne JAMAIS s'assoir a l'arriere du bus si l'on ne veut pas se detruire a la fois la tete et le posterieur lorsque le bus affronte divers obstacles tels que: nids de poules, dos d'anes, passages a niveaux ou plus simplement lorsque la route est defoncee.. Si l'on se situe apres la deuxieme roue du bus, chaque vibration est demultiplie et l'on ressens la route. C'est la "zone critique" du bus.

3/ Si possible eviter de s'assoir cote fenetre pour les trajets de nuits car l'on ne verra rien du paysage de toute facon et l'on evite les courants d'air venant de la fenetre mal isolee. Si l'on est assis cote fenetre, verifier le joint de celle-ci et peut-etre le colmater avec le rideau si necessaire. (si rideaux il y a...)

4/ Manger leger avant de partir.

5/ Des que le bus s'arrete, surtout ne pas oublier d'aller aux toilettes meme si l'on a pas envie.

6/ Si l'on est assis devant, privilegier le cote conducteur. On sera ainsi protege de l'eblouissement permanent de la circulation venant en contre-sens. En Inde, l'on conduit pleins phares.

7/ Essayer de dormir si vous pouvez.

8/ Si vous trouvez le sommeil, gardez une main en appuie contre le siege devant vous pour les freinages brutaux.

9/ Rangez votre sac au dessus de votre tete.

10/ Nettoyez vote siege avant de vous assoir.

11/ Verifiez que votre siege inclinable fonctionne dans les deux sens.

12/ Enfin, ne jamais accepter d'echanger sa place avec quelqu'un sauf si les points 2, 3, 5 et 11 sont respectes.

Voila, bonne route !



HAMPI.

A Hampi, je me suis fait benir par une elephante en echange de 2 roupies et j'y ai appris qu'un elephant mange 200kg de banane par jour. Oui, oui, 200kg. Dans un miroir je decouvre que le barbier de Mysore m'a laisse les pates mais comme ma barbe ne pousse pas uniformement, j'ai le cote gauche avec une belle pate et rien du cote droit, pas terrible...
Je loue un velo et je pars a la decouverte d'Hampi. Un matin je monte au sommet d'une colline ou s'y accroche les vestiges d'un vieux temple. Le panorama est grandiose. Le paysage rocailleux s'etend a perte de vue et se degrade en pastel, proche de l'horizon. Ces rochers qui s'entassent les uns sur les autres donnent aux alentours une atmosphere sauvage et mysterieuse, une matiere lisse et granuleuse a la fois pour accelerer et retenir le temps. On ne peut qu'etre contemplatif devant cet esthetisme fabuleux.
En velo je me promene dans ce decor incroyable fait de temples et de ruines, sur des hectares. Il fait beau, il fait chaud, des cocotiers, des bananeraies, des rizieres, et ces gros rochers qui s'y miroitent; c'est beau, c'est beau, j'en profite un max, c'est super.
Un matin je me reveille et je decouvre que c'est la fete. C'est le nouvel an hindoue a ce qu'il parait. Le 14 Janvier. Dehors, les femmes dessinent des rangolis; sorte de mandalas qui chassent les mauvais esprits, devant les porches de leurs maisons. La rue est pleine de couleurs, chargee des motifs assez complexes et toujours symetriques des rangolis. Au centre, des petits rouleaux de bouses de vaches y sont dresses avec quelques batons d'encens plantes dedans. A la couleur, s'ajoute l'odeur. Sinon je me promene parmis les ruines et les temples, profitant aussi de l'eclipse au passage (a 75%) c'est vraiment trop beau...


GOA.

Apres Hampi, direction la plage !
Je prends pour la premiere fois un bus de nuit avec couchettes. Ce fut le pire des trajets...
Des couchettes... dans les bus en Inde... Ce concept me parait maintenant tres utopique. De plus, j'ai eu droit a la couchette tout au fond du bus, cote gauche et cote fenetre, autant dire la pire place du bus. Comme l'on conduit a gauche en Inde, se retrouver cote gauche, c'est etre expose directement a toutes les irregularites de la route, surtout lorsque le bus fait des ecarts pour eviter les vehicules arrivant de front.
J'ajouterai donc deux points de plus au reglement concernent les trajets en bus de nuit:

13/ Ne JAMAIS prendre de couchette, car il est absolument impossible de dormir.

14/ Si vous avez fait l'erreur de prendre une couchette; rentrez votre langue dans vote bouche, serrez les dents, serrez les fesses, serrez tout ce que vous avez, et attendez que le jour se leve.

Durant cette nuit, j'ai decolle de ma couchette a chaque dos d'ane, je me suis eclate les genoux a chaque virage et j'ai change de positions bien plus que necessaire.
Et voici un probleme mathematique interessant: Comment faire rentrer 1m90 dans une couchette d' 1m80, sachant que l'australien a cote de vous; fait la meme taille que vous ?
Pour que cela marche, il faut que la force mentale soit superieure a la force des courbatures ajoutee a la force de la fatigue.
Et soudain j'entends ronfler !!! Quelle provocation !!!
Ca ne peut etre qu'un indien.
Lorsque Dieu crea les Indiens, il insera dans leur helice A.D.N. un gene avec une ligne de code speciale pour qu'ils puissent dormir n'importe ou: dans un bus, sur une couchette, dans un champ, sur la route, sur une pierre, une caisse de Pepsi, sur le trottoir ou le caniveau, dans un ricksaw, sur un banc, dans le bruit et la poussiere... Je vous le dit: n'importe ou !!!!


Bon j'arrive a Goa et ca vaut le coup...

Saturday, January 9, 2010

Images

Comme j'ai reussi a trouver un cafe internet avec un scanner j'en ai profite pour scanner quelques dessins de mon carnet, ca donne un apercu, a defaut de photos... C'est dans l'ordre chronologique, suivant les evenements que je vous ai raconte precedement.


Le trajet pour la frontiere jusqu'au Nepal...



Le debut du trek avec Mickael et Maria.


Le plus beau jour du trek.



A Kolkata. (Calcutta)



A Puduchery (Pondichery), sur la route de la plage.


Sinon apres avoir visite un temple habite par d'etranges personnages, animaux, couleurs et autres Dieux a Madurai; j'ai pris la direction de Mysore ou j'y suis arrive aujourd'hui. Il y a ici aussi un palais magnifique; frises, vitraux, sculptures... de quoi defier l'imaginaire et l'imagination !

Wednesday, January 6, 2010

Train-train

Apres Kolkata, je prends un nouveau train de nuit pour Puduchery, 30 heures plus loin... Vu que les gares et les trains en Indes doivent etre aussi fiables que la meteo en France, j'arrive 3 heures en avance et evidemment, je trouve mon wagon et mon siege juste 5 min avant le depart.
C'est que, j'aime transpirer inutilement.
J'ai la couchette du haut, j'ai des provisions, j'ai du PQ et j'ai la positive attitude. Ideal pour prendre le train. En face de moi, je fais connaissance avec Shin, un Japonais qui se rend a Chennai pour un festival de musique. C'est encore mieux d'etre deux pour avoir un oeil sur les bagages. Nous demarrons donc l'annee sur les chapeaux de roues ou plutot sur de bons rails (Humour + jeux de mots).
En haut je m'installe un petit cocon pour passer la nuit et essayer de trouver un peu de sommeil en chemin. C'etait sans compter sur le voisin du bas. Il ronfle si fort que le bruit du train ne couvre pas ce qui pourrait ressmbler au chant nuptial du buffle en periode d'accouplement. Non mais vraiment, c'est IM-PRE-SSIO-NNANT ! Heureusement il ne fera pas tout le trajet. Tant mieux pour la nuit suivante (2 nuits passees dans le train).
Nous arrivons finalement a Chennai en plein milieu de la nuit ou du matin et finissons dans un hotel pas trop recommandable. Le matin je quitte le Japonais et prend un bus pour Puduchery (Pondichery). Les vibrations et la bande son de la video Bollywoodienne (d'un kitsch insoutenable) auxquels nous avons droit pendant tout le trajet finissent de m'achever.
Je crois qu'il faut etre indien pour comprendre et apprecier le cinema Bollywoodien. Ca doit etre culturel.

Et puis finalement; Pondichery !
Ville de l'ancienne colonie des Indes, avec des eglises et du Francais sur les menus des restos. C'est un peu comme a la maison: avec des noms de rues aui sonnent francais et un memorial en l'honneur des soldats morts pour la France.
Mais surtout j'ai pu retrouver l'espace d'un instant le bonheur de la baguette. Inoubliable. Cette croute craquante, legerement saupoudree de farine, la mie tiede et fraiche avec du beurre et de la confiture. Enorme.

Un apres-midi je loue un scooter.
J'arrive vers le mec; le buste en avant, pectoraux gonfle a bloc, et j'essaie de l'embobiner un peu car sur mon permis il n'y a de tampons valides qu'en face de la voiture et de la voiturette... Et quand je lui dis que c'est approximativement la premiere fois que je vais faire du scooter, il a l'air encore moins emballer de me laisser partir. Mais finalement, apres quelques explications basiques (notamment comment demarrer) je file jouer des coudes et du klaxons sur les routes. Direction, Auroville, 10 km au nord. Auroville est une sorte de ville utopiste et idealiste, sans hierarchie, sans monaie, qui a pour but d'unifier les peuples et tous les gens en quete d'un but plus eleve, recherchant l'harmonie, le partage etc.. etc...
Cree en 70 elle ne cesse de croitre et compte aujourd'hui 2000 habitants et une quarantaine de nationnalites.
Au coeur de cette ville un gros batiment spherique contient en son centre une salle de meditation ainsi qu'un globe en cristal de 70 cm. Les rayons du soleils sont captes et diriges vers le globe. C'est un peu le symbole de cette ville.
Decidement l'Inde est pleine de surprises. C'est un lieu vraiment etrange.
Et puis quand je vois les Indiens prier et chanter dans les eglises de Pondichery, je me dis quel drole de melange tout cela fait. Jesus, Krishna meme combat..

Aujourd'hui je me suis baigne dans le golfe du Bengale, face a l'horizon.
Face a l'horizon c'etait bien.

Friday, January 1, 2010

Spaghetti 24/7 / Happy New Year

L'autre soir, apres avoir mange au resto, je rentre tranquillement a la Guest House. En plein milieu de la rue, j'apercois un attrouppement d'indiens, ce qui, en soit, n'est pas si extraordinnaire que ca. Je m'approche en badaud, je vois des projecteurs et une camera. On tourne un film ici.


(Parenthese)
(Avant de poursuivre et pour recadrer les choses, il ne faut pas oublier que j'appartiens a l'espece rare du touriste.
"Rare"; car dans l'eventualite meme ou nous serions quelques millions de touristes en Inde, noye dans le milliard d'habitants, le touriste reste une espece rare.
Le touriste se distingue par son accoutrement, sa demarche, son portefeuille, son guide LonelyPlanet, ses lunettes de soleil et sa peau claire.
Le touriste fait rire, fait tourner les tetes.
Les locaux fixent du regard le touriste. Droit dans les yeux et ne detournent jamais le regard. Ils fixent, fixent... Avec cette expression indefinissable; melange de beatitude et d'interrogation. On dirait l'expression ou plutot l'inexpression que ferait une poule qui regarderait un oeuf et qui ne comprend pas ce que cela signifie.
Si le touriste marche dans la rue, ce regard vide mais pas tout a fait, s'accompagne d'une legere rotation de la tete, mecanique mais sans accroc, qui suit le touriste du debut a la fin du champ visuel possible. Et l'Indien te fixe et te devisage. De haut en bas. Il n'y a aucun doute possible: tu es bien different d'eux. Et tu le sens.)


Donc.
J'arrive en tant que touriste et me glisse derriere le troupeau. Quelques personnes me fixent mais c'est bon, je commence a avoir l'habitude. Surtout qu'avec mon echarpe orange, mon chapeau et le metre quatre vingt dix qui se balance d'une jambe sur l'autre, je fais office de panneau lumineux qui pourrait indiquer: "Hey! Ho! Look at here, I'm a big tourist!"
La tete par dessus la masse, j'observe ce qui se passe. De l'autre cote, un mec me regarde un peu plus longuement que la moyenne, comme s'il avait une idee derriere la tete.
Je sens le coup fumer...
Comme il ne se passe rien, je decide de tracer mon chemin. A ce moment la, le mec m'interpelle. Il me demande d'ou je viens et me demande mon nom. Il parle le francais. C'est le realisateur du film. Il me dit qu'il a fait ses etudes a Paris a la FEMIS (prestigieuse ecole de cinema) et me demande si je veux faire une prise. J'accepte avec rigolade. Puisque tout le monde me regarde, au moins cette fois il y aura une bonne raison!
Il m'explique la scene. Le heros principal, un mendiant, m'agrippe dans la rue et me parle (moi je joue le touriste hein, si vous aviez pas encore compris). Comme je ne comprends rien et que je veux juste me debarrasser de lui, je lui donne 10 roupies et je trace mon chemin.
Facile.
Le chef operateur n'a pas l'air rejouie de cette improvisation mais l'on change l'axe de la camera, on arrete les voitures et apres quelques indications de mise en scene, "Action"!
En plein milieu de la rue, la-bas, je fais de la figuration pour Bollywood. N'importe quoi. Gros rire.
Nous faisons 2 prises. Le realisateur a l'air satisfait. Avant de partir je lui demande le titre du film: Spaghetti 24/7.
Du grand Bollywood!


Hier soir, je passe le 31 dans la rue, a marcher un peu au hasard avec la foule. Je me fais un aller retour dans Park Street qui est la rue principale. La foule se densifie et c'est un peu flippant. Je me cale au coin du carrefour et observe le defile. Minuit passe et l'on entend un feu d'artifice puis une rumeur qui parcours la foule. Au final il ne se passe pas grand chose. La police controle bien la circulation et la foule qui arpente les trottoirs; si bien qu'il n'y a aucun debordements sur la route. La police interdit de s'arreter. Il faut marcher et rester en mouvement pour garder une certaine fluidite sur le trottoir. Il y a effectivement quelques mouvements de foule qui me font un peu peur. De plus, j'ai toujours l'etiquette du touriste, et tous les passants me serrent la main. A deux ou trois fois, je sens partir mon bras dans l'autre sens du courant. Ils te serrent la min mais oublient de te la rendre, alors quand ils s'y mettent a plusieurs c'est un peu paniquant. Il ne faut pas etre claustrophobe. Je decide de m'ecarter et de regagner mes quartiers. Je finis la soiree dans un bar avec quelques voyageurs que je rencontre devant l'enseigne. 2010 est devant nous.

Ce soir je quitte Kolkota et son marche au fleur avec de l'orange et du jaune du visuel et de l'odorat; sa cuisine de rue, sauvage et epicee, son musee et son architecture colonial, d'un passe definitevement revolue, ses taxis jaunes et sa classe indienne aisee; ses gamins qui cours apres de la bouffe et quelques roupies; ses 14 millions d'habitants qui vivent entasse la, quelque part au milieu du monde.

Je vous souhaite a tous une bonne annee pleine de simplicite.